Quels que soient les lieux et les temps, les hommes laissent des traces de leurs passages sous formes d’écritures manuscrites diverses, désignées par le terme générique d’origine italienne « graffiti ». L’espace urbain est envahi par diverses types d’écritures reflétant une hétérogénéité d’acteurs : affiches publicitaires, panneaux de signalisation, enseignes de magasin ou des inscriptions murales à l’image du graffiti. Qu’elles soient légales ou non, ces dernières se présentent comme des messages et donc doivent être lues comme des situations d’énonciation (A. Bertho, 2015). Ce travail s’intéresse au graffiti comme type d’inscription qui envahit l’espace urbain Casablanca. Nous proposons de dégager et d’analyser les différents types de discours véhiculés sur les murs casablancais et ce en s’appuyant sur un travail empirique et une approche sociologique et ethnographique. L’idée de cet article est de porter une réflexion sur les enjeux socio-politiques des écrits muraux dans l’espace urbain casablancais et sur leur contenu. Pour ce faire, nous allons d’abord présenter les différents types d’écriture murales. Ensuite, le travail sera basé essentiellement sur deux types de graffiti, que nous avons jugé intéressant vu leur prédominance dans le champ visuel urbain de la ville, à savoir le « graffiti Ultras » et les tags. Enfin, nous allons voir comment ces inscriptions se manifestent et évoluent dans l’espace de la ville et quelles relations elles entretiennent entre elles.