Situé à la croisée de la littérature et de la psychanalyse, le Chapitre aborde la façon dont Marcel Proust a su, devenu adulte, écrire sur les terreurs et les angoisses liées à la sexualité infantile quand se fait la rencontre avec le narcissisme, la sexualité et les « passions » des adultes. Freud a su montrer combien la sexualité concerne l’enfant et combien les traces infantiles activent le fonctionnement psychique de l’adulte. D’autres psychanalystes l’ont suivi et dépassé, Ferenczi en particulier (dans la Confusion des langues), sur ce terrain-là montrant que rien ne disparaît, tout peut être réactualisé, et que l’enfant persiste dans l’adulte tout au long de l’existence. En suivant Proust pas à pas, avec Jean Santeuil, à travers la Recherche et avec l’aide de Freud et de Ferenczi, on suit toute son avancée vers l’âge de la révélation du Temps Retrouvé et de sa vocation. Ces ouvrages sont écrits par un sujet parvenu à l’âge adulte qui, chrono-logiquement parlant, n’est plus du tout un enfant : il a accès à des mots, des symboles, une sexualité dont, enfant, il ne disposait pas. Mais, il fonde son récit sur les fortes impressions venues de son enfance et de sa jeunesse. Nous le suivons pas à pas à travers l’évolution du Narrateur, de l’enfance à l’adolescence jusqu’au bord de la vieillesse, quand se révèle le Temps.