Dans cette etude qui se veut conciliatrice des rrtethodes anthropologique et sociologique, nous avons tente de vörifier dans trois vlllages de la cöte Ouest de la mer Noire, en Tur-quie, l'hypothöse selon laquelle le changement social conse-cutif â un meme facteur -l’industrie se poursuit sous le sigre de la diversite meme lorsqu’il opöre, comme c’est le cas ici, dans une zone geographiquement restreinte et culturellement homogöne.
L’exigence de cette etude portant sur la dynamique difte-rentielle nous a amenöe, toutefois, â envisager les villages non pas comme des isolats mais comme des unites sociales sans cesse affectees par la soctete globale, vue dans une perspec-tive historique.
L’enquete mende â GÜLÜÇ, CEMALLER et KESTANECİ a confirmd nötre hypothdse en revelant que la diversite provient du jeu difterentiel des rapports qu’entretient chacun des vil-lages avec le facteur de changement et la soctete globale, jeu difterentiel dû ici non seulement â l’emplacement et aux elements structurels des villages etudies mais â l'impact de la con-tlngence, de Itevdnement qui actualise les potentialites. Cette diversite saisissable dans la singularite de la erişe vecue dans chacun de ces villages atteints par la modernite nous a intro-duite dans une probtematique plus large et que nous n'avons pu formüler dans la prâsente etude. Elle consiste dans l'apprd-hension direete, par la pratique de terrain, d'une verite toujours douloureuse â affronter, celle de la difficultö â etablir des «lois» en sociologie, difficultö due â l’imprdvisibilite absolue des pro-cessus de changements sociaux et culturels dans les soctetes concrötes. . i
La sociologie du vecu pour laquelle nous avons optö Ici et qui a privilögiö l’ömergence des donnöes concrdtes ainsi que la saisie des realitös humaines sous ses diverses dimen-sions, pose, sans aucun doute, le probleme de l’objectivitö. Mais de ce dernier döcoule un second: la connaissance ob-jective est-elle possible sans la mediation d’un esprit capable d'activitö subjective et de connaissance sensible?
En meme temps que l’aveu de cette interrogation qui n’a cesse de nous occuper tout au long de nötre recherche dans les villages, qu'il nous soit permis ici d'exprimer nötre gratitu-de â ceux de nos enseignants de l’Universitö de Paris-V qui nous ont orientĞe dans l’apprentissage de la sociologie. Nos remerciements vont plus particulierement au Professeur Geor-ges Balandier qui nous a non seulement encouragöe des le debut â aborder ce sujet d’ötude mais a ete pour nous le guide sans l’instigation et l'enseignement duquel cette recherche n'aurait pu aboutir.
Les paysans de Gülüç, de Cemaller et de Kestaneci ort ete les artisans de ce travail elabore chez eux, avec eux et grâce â eux. Qu’il nous soit par consequent, permis d'exprimer nötre reconnaissance pour la confiante et pröcieuse collabora-tion dont ils nous ont genereusement gratifiee. |
