The Idea of Republic and Philosophy
The Political Community Facing the Challenge of New Citizenships: the “Right to Have Rights” and the “Res Publica”
Zeynep SavaşçınIn recent theories of democracy - particularly those of Etienne Balibar, Catherine Colliot-Thélène, and Şeyla Benhabib which will be examined in this article, among others, - there is a strong tendency to reconsider human rights as principles of citizenship. These theories draw upon two sources of reference, one pertaining to history and the other to philosophy. They update the understanding of the unity between human and citizen, originating from the “Declaration of the Rights of Man and of the Citizen”. Furthermore, they reevaluate and redefine, in the light of the recent history of democratic societies, the renowned expression through which Arendtian thought formulates the right to citizenship, namely “the right to have rights”. In this article, I propose to examine, on one hand, the unity – which is nonetheless a reciprocity – that these theories seek to establish between “freedom” and “equality”, which represents the crux of the unity between human and citizen and finds full expression in Balibar’s concept of “equaliberty”. On the other hand, regarding the Arendtian vein, I will endeavor to demonstrate how the right to have rights is reconstructed and reformulated in these theories in accordance with their respective premises, while identifying their common core in the rejection of consensus, in other words, in their attention to what can be called the “uncertainty” of democracy.
La Communauté Politique À L’épreuve Des Nouvelles Citoyennetés : Le « Droit D’avoir Des Droits » Et La « Res Publica »
Zeynep SavaşçınNous constatons dans les théories récentes de la démocratie, - nommément celles d’Etienne Balibar, Catherine Colliot-Thélène, et Şeyla Benhabib, entre autres, qui seront examinées dans cet article - une forte tendance à reconsidérer les droits de l’homme en tant que principes constitutifs de la citoyenneté. On peut constater que ces théories sont marquées par deux sources de référence, l’une relevant de l’histoire, l’autre de la philosophie : elles actualisent une compréhension de l’unité de l’homme et du citoyen dont l’origine remonte à la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » ; et elles réactualisent et réélaborent à la lumière de l’histoire récente des sociétés démocratiques la fameuse expression à travers laquelle la pensée arendtienne formule le droit à la citoyenneté, à savoir « le droit d’avoir des droits ». Dans cet article, je propose de les lire ou de les relire, d’une part, à partir d’une unité – qui n’en est pas moins une réciprocité – qu’elles cherchent à découvrir entre « liberté » et « égalité », qui se présente comme le nœud de l’unité de l’homme et du citoyen et qui s’exprime pleinement dans le concept d’« égaliberté » de Balibar. En ce qui concerne la veine arendtienne, j’essaierai de montrer, d’autre part, comment le droit d’avoir des droits se trouve reconstruit et reformulé chaque fois, selon les prémisses respectives des théories en question, et de remarquer leur noyau commun dans leur refus de consensus, autrement dit dans l’attention portée par elles à ce qu’on peut appeler « l’incertitude » de la démocratie.